Les Cultures de chez nous, c’est toute une histoire de famille! J’ai eu la chance de jaser pas mal avec le paternel, Louis-Marie Jutras, le fondateur de la ferme Les Cultures de chez nous à Sainte‑Brigitte‑des‑Saults. Dans cet article, je te présente mon entrevue avec celui qui m’a vu grandir et qui a fait connaître les fabuleux poireaux au Québec avec sa famille grâce à leur détermination, leur passion, et leur bonne humeur!
Serge : Comment ton aventure dans le domaine de l’agriculture a-t-elle commencé?
Louis-Marie : Je me suis parti dans l’agriculture par les fins de semaine en 1978. Dans ce temps-là, après le curé, le docteur et le notaire, c’était l’agriculteur qui était bien vu, alors je me suis fait prendre au jeu!
Serge : Comment a démarré ta passion pour l’agriculture et qu’est-ce que tu aimes le plus?
Louis-Marie : Je voulais travailler en plein air et mon beau-père était producteur laitier. Il avait la ferme voisine de celle qu’on a achetée en 1981. Il m’en parlait tellement qu’il m’a influencé à commencer en agriculture. J’aime particulièrement l’innovation, les différentes saisons et voir les champs évoluer.
Serge : Qu’est-ce qui t’a motivé à démarrer une ferme maraîchère?
Louis-Marie : J’ai été motivé à partir la ferme par mon instinct. Je voulais bâtir quelque chose qui venait de moi.
Vue aérienne de la ferme Les Cultures de chez nous et les champs de poireaux
Crédit photo : Louis-Martin Houle
Serge : Chez Les Cultures de chez nous, avez-vous toujours seulement cultivé le poireau et l’asperge?
Louis-Marie : Non. Au début, on a commencé par la culture de l’asperge, de l’ail, de l’échalote française, du chou de Bruxelles, de la fraise et de la framboise. On a aussi fait de la transformation d’ail en faisant des pots d’ail émincé dans l’huile pour avoir du travail même pendant les jours de pluie lorsqu’on ne pouvait pas récolter.
Serge : Comment t’est venue l’idée de cultiver le poireau?
Louis-Marie : L’idée de cultiver le poireau m’est venue complètement par hasard. En cessant l’ail, j’avais un planteur qui pouvait planter le poireau!
Serge : Pourquoi avoir choisi la culture du poireau et de l’asperge?
Louis-Marie : On a choisi la culture du poireau et de l’asperge pour apporter des revenus plus longtemps et pouvoir garantir du travail à l’année à nos employés. On a de bons employés et ça m’a toujours préoccupé de savoir comment je pouvais faire pour les garder. On a donc plusieurs cultures à différents moments dans l’année.
On commence avec les asperges de la mi-mai à la fin juin, ensuite, les fraises, les framboises et les bleuets en autocueillette dans nos champs et en vente à notre kiosque de fruits et légumes pendant l’été et finalement les poireaux qu’on commence à récolter à partir du mois d’août et qu’on peut conserver dans nos frigos jusqu’à la fin février. On a une grande fierté de faire des poireaux du Québec et de pouvoir les offrir le plus longtemps possible aux consommateurs. Je m’amuse souvent à dire que le premier poireau qu’on plante ou le huit millionième qu’on plante, il y a autant d’amour dans ce geste-là. On cultive aussi quelques variétés de courges.
Pousses de poireaux prêtes à être plantées à la main dans les champs
Serge : Qu’est-ce que ça prend pour devenir agriculteur et qu’est-ce que tu conseillerais à quelqu’un qui veut se lancer en agriculture?
Louis-Marie : Pour devenir agriculteur, ça prend évidemment de la patience, mais ça prend aussi une bonne capacité d’adaptation, de l’imagination, un désir de s’informer et d’acquérir des connaissances et avoir un bon côté administrateur. Il faut savoir s’adapter, commencer tranquillement, mais sûrement.
Serge : À quoi ressemble une journée typique à la ferme pour toi?
Louis-Marie : Je suis debout à 5 heures! Je planifie la journée, je reçois les employés et on discute ensemble. Dans une journée, tout peut arriver, alors il faut être capable de s’adapter!
Serge : Qu’est-ce que tu aimes le plus dans le quotidien à la ferme?
Louis-Marie : Ce que j’aime le plus c’est le changement, la possibilité de faire plusieurs tâches différentes dans une journée et l’innovation.
Serge : Quelle est ta plus grande fierté ou ta plus grande réalisation?
Louis-Marie : Ma plus grande fierté c’est d’avoir débuté avec rien et de voir où on est rendu aujourd’hui.
Serge : Comment est venue l’idée de faire des sacs de poireaux tranchés, lavés et prêts à cuisiner?
Louis-Marie : On voulait donner une seconde vie aux poireaux déclassés. Pour les poireaux, comme pour les autres fruits et légumes, on a des tailles, des formes et des spécifications précises à respecter pour les vendre dans les épiceries. Alors on a fait des recherches et des tests pour faire des poireaux tranchés avec des poireaux moins droits ou trop petits pour la vente en épicerie, mais qui sont tout aussi savoureux. Ça nous a permis de diminuer les pertes et d’utiliser au maximum les poireaux qu’on récolte.
Sac de poireaux tranchés de 250 g faits directement à la ferme Les Cultures de chez nous
Serge : Comment entrevois-tu le futur des Cultures de chez nous?
Louis-Marie : Avec la relève, je vois une belle continuité!
Serge : Comment c’est de travailler au quotidien à la ferme avec tes enfants?
Louis-Marie : Ce n’est pas si facile que ça! Ils ont tous leur caractère, alors il faut s’ajuster, mais ça vaut la peine et ça permet d’assurer la continuité de l’entreprise. La famille c’est vraiment important pour nous et c’est une valeur qu’on fait vivre entre nous, mais aussi avec tous les employés.
Antoine, Louis-Marie, Valérie et Alexis Jutras, producteurs agricoles chez Les Cultures de chez nous
Crédit photo : Élodie Kergal, Le Studio K
Serge : Qu’est-ce qui fait la force des Cultures de chez nous?
Louis-Marie : Notre flexibilité, la qualité de nos produits et les quantités disponibles. On forme aussi une grande famille avec les employés. On travaille fort et après on s’amuse! J’aime bien dire qu’il faut rester humain en taille et en manière de faire. Ce n’est pas parce qu’on plante une grande quantité de poireaux qu’on va perdre nos gestes humains envers tous nos employés.
Serge : Quelle est ta recette préférée?
Louis-Marie : Ma recette préférée c’est les canapés au beurre de poireaux pour les rendre plus populaires que le pain à l’ail! Je vous en jure un papier, c’est gagnant!
Canapés au beurre de poireaux, la recette préférée de Louis-Marie Jutras!
Louis-Marie est un gars vraiment passionné par son métier de producteur agricole. C’est un homme rempli d’idée et pour qui la famille (autant sa famille proche que ses employés) occupe une place très importante. Je pourrais passer des heures à l’écouter me raconter ses anecdotes et son histoire tellement il est fascinant. S’il n’avait pas commencé à cultiver les poireaux en 1981, je ne serais assurément pas ici en train de raconter son histoire. Je lui en dois toute une 😉.
Pour en savoir plus sur Les Cultures de chez nous et cette belle grande famille, je t’invite à écouter l’épisode de Parcours inc. sur Les Cultures de chez nous qui a été tourné à la ferme par NousTV Drummondville. Tu peux aussi avoir plus d’anecdotes et d’histoires de Louis-Marie et sa fille Valérie lors de leur passage à l’émission Saveurs et plaisirs d’ici filmée à la ferme il y a quelques années.
D’ici à ce qu’on se retrouve, profite des nombreuses recettes aux poireaux de Complètement poireau! Comme moi, tu risques fort bien de penser à Louis‑Marie quand tu cuisineras ses délicieux poireaux du Québec 😊.