Probablement un des aliments ayant fait couler le plus d’encre dans les médias et sur divers blogues d’alimentation, le soya prend de plus en plus de place en Amérique du Nord. Par exemple, un producteur de tofu québécois a vu ses ventes augmenter de 20 % chaque année depuis 5 ans.
Craint par certains et adulé par d’autres. Qu’en est-il vraiment? Déboulonnons quatre mythes populaires sur le soya.
FAUX. Le soya constitue la plus grande source d’isoflavones alimentaires (phytoestrogènes), un composé possédant une structure semblable à celle de l’œstrogène humain. Or, les études démontrant des risques associés à la consommation de soya ont été réalisées surtout chez des rongeurs. À la lumière d’études plus récentes, il est démontré que les rongeurs ne métabolisent pas le soya de la même façon que nous et, qui plus est, les phytoestrogènes ne se lient pas aux mêmes récepteurs que les œstrogènes. En fait, la littérature scientifique actuelle indique que les femmes consommant régulièrement du soya présentent un risque plus faible de cancer du sein ainsi qu’un moindre risque de récidive et de mortalité chez les survivantes.
FAUX. La littérature scientifique ne démontre aucun effet féminisant des isoflavones du soya chez l’homme. Il est établi que les taux de testostérone et le nombre de spermatozoïdes ne sont pas affectés par la consommation d’isoflavones de soya.
VRAI et FAUX. Le soya « jaune » canadien servant à la production d’aliments frais tels que le tofu, le tempeh et la boisson de soya n’est pas génétiquement modifié. En effet, le soya OGM canadien est un type de soya « à graines noires » et utilisé pour l’alimentation d’animaux d’élevage. Selon l’organisme Vigilance OGM qui détecte la présence d’OGM du champ à l’assiette, on ne cultive pas de soya jaune génétiquement modifié au pays.
VRAI et FAUX. En l’absence d’une maladie de la thyroïde (hyper ou hypothyroïdie), les risques que le soya puisse altérer les fonctions thyroïdiennes sont très faibles, surtout lorsque la consommation d’iode est adéquate. Dans le cas d’une hypothyroïdie, on recommande toutefois de distancer la prise de sa médication (souvent Synthroïd) de deux heures de la consommation de soya, car il pourrait diminuer l’efficacité du médicament. Les bonnes sources d’iode incluent le sel de table, le poisson, les fruits de mer, les algues, les produits laitiers, les légumineuses et les œufs.
Il a été clairement démontré que la consommation de soya diminue le risque de certains cancers, préserve la masse osseuse (particulièrement chez les femmes ménopausées) et semble avoir un effet protecteur contre les maladies cardiovasculaires.
De plus, l’impact environnemental de la culture du soya est très faible lorsqu’on le compare à la viande. Par exemple, on émet 13 fois moins de gaz à effet de serre pour produire un kilogramme de tofu comparativement à un kilogramme de bœuf.
Étant une légumineuse, le soya est polyvalent, riche en protéines et peut être consommé sous plusieurs formes : boisson remplaçant le lait de vache, edamames surgelés, tofu, tempeh, miso, haricots rôtis en collation… Moins connu que le tofu, mais s’utilisant de la même façon, le tempeh est excellent pour la flore intestinale, en plus d’offrir 9 g de fibres par portion. Les fèves edamames en cosse qu’on trouve surgelées font un apéro original et nutritif; les Japonais le consomment d’ailleurs ainsi depuis des millénaires!