L’an dernier, en Amérique du Nord, il y a eu une augmentation fulgurante de la vente d’aliments et produits sans gluten. On doit la popularité de ce mode d’alimentation aux acteurs hollywoodiens qui ont adopté ce régime dans le but de perdre du poids et gagner en vitalité. Cet engouement des acteurs envers le retrait du gluten de l’alimentation provient d’auteurs qui ont publié des ouvrages démontrant le bienfondé de cette démarche. Les auteurs en faveur de ce type d’alimentation vantent la perte de poids provoqué par le retrait du blé et du gluten. Dans les faits, il s’agit plutôt d’un retrait substantiel de glucides de l’alimentation. La perte de poids est engendrée par la diminution marquée des produits céréaliers et une augmentation de la consommation de fruits et légumes. Ces derniers sont moins denses en calories que les produits de boulangerie, et donc, créent un déficit calorique qui permet la perte de poids. Heureux d’avoir perdu du poids, les gens se sentent mieux et on plus d’énergie.
Récemment, Dr Davis, cardiologue, a publié un livre à cet effet. Selon ces dires, le blé est toxique et responsable de nombreuses affections. Depuis, plusieurs personnes en font l’essai et attribuent certains changements dans leur vie au bienfait d’une alimentation sans blé.
D’un autre côté, Dr Joseph Murray, gastro-entérologue à la clinique Mayo avise les gens contre l’adoption d’un régime sans blé ou sans gluten sans avis médical. Cet auteur de plusieurs ouvrages sur le gluten affirme qu’une personne qui s’auto proclame intolérante au gluten et suit ce régime, pourrait se sentir mieux pendant un certain temps. Toutefois, cela pourrait masquer les symptômes d’une maladie de Crohn, d’ulcères gastrique ou d’un cancer du côlon.
Dernièrement, la FMOQ (Fédération des médecins omnipraticiens du Québec) et l’OPDQ (Ordre professionnel des diététistes du Québec) ont publié une mise en garde quant à l’adoption systématique de ce régime. Adopter une diète sans gluten peut rendre l’établissement d’un diagnostic difficile et en absence de diagnostic, on peut avoir tendance à être tenté de petites quantités de gluten à un moment donné. Ceci peut provoquer de graves symptômes qui ne sauront être attribués à la maladie coeliaque puisque les marqueurs diagnostics seront brouillés par le retrait antérieur du gluten.
D’un autre côté, on reconnait que 1 % de la population mondiale est affectée par la maladie cœliaque. Une condition qui implique le retrait de toute forme de blé donc le gluten ainsi que toutes les autres céréales qui en contiennent soit le sigle, avoine, orge, triticale. Tous les produits pouvant contenir du gluten doivent être éliminés allant du pain de blé au poivre moulu qui peut être contaminé au gluten... La complexité de ce régime implique un suivi médical et nutritionnel sans quoi, des carences et anémies pourraient survenir.
De plus, la communauté scientifique tant à estimer que 15 % de la population nord-américaine pourraient avoir une hypersensibilité au gluten. Notamment, on retrouve des cas de syndrome d’intestin irritable qui présentent une sensibilité au gluten.
Tout ceci n’est donc pas blanc, ni noir. Voici ce que je suggère en tant que nutritionniste;
Pour ceux et celles que ce mode d’alimentation est indiqué, voici des petits trucs pour adopter sainement une alimentation sans gluten;
Fondation québécoise de la maladie cœliaque : http://fqmc.org/
Association canadienne de la maladie cœliaque : www.celiac.ca/
Extenso : http:www.extenso.org
Santé Canada : http://www.hc-sc.gc.ca/fn-an/pubs/securit/glutenconn-lien gluten-fra.php
i L’avoine ne contient pas de gliadine, la fraction protéique du gluten qui est responsable de la maladie coeliaque. Toutefois, elle contient de l’avéline, qui a une structure chimique. Ainsi, on recommande de limiter son usage et de s’assurer de sa pureté.