Connu de l’homme depuis la préhistoire, le sel est un élément naturel prisé tant pour ses caractéristiques gustatives que son rôle dans la conservation des aliments. Bien dosé, il améliore notre appréciation d’un mets. Comme les consommateurs recherchent cet effet, l’industrie alimentaire en ajoute allégrement dans les produits transformés. Le sel se retrouve en abondance dans les aliments de restauration rapide, les charcuteries, les fromages, les bouillons, les pains, les soupes, les sauces ainsi que les jus de légumes. Même les céréales à déjeuner ne sont pas épargnées! Plus il y a de sel, plus les gens ont tendance à surconsommer. Pas étonnant que l’industrie profite de cet effet du sodium sur nos apports pour fidéliser sa clientèle et assurer de bonnes ventes!!! Soixante dix sept pourcent (77%) du sodium que nous consommons provient des denrées que l’on achète. Seulement 5% de notre apport résulte du sel ajouté à la table.
Le sel est un micronutriment important pour le corps humain. Il joue un rôle dans la conduction de l’influx nerveux, la contraction musculaire ainsi que la rétention de l’eau dans le corps. Toutefois, des apports trop élevés en sodium peuvent provoquer l’hypertension artérielle, un facteur de risque important dans la survenue d’un accident vasculaire cérébral, la maladie cardiovasculaire et l’insuffisance rénale. De plus, cet ion est mis en cause dans le développement de l’ostéoporose, du cancer gastrique et dans l’aggravation de l’asthme.
Les apports nutritionnels de référence Canadien (ANREF) fixent l’apport suffisant (AS) pour le sodium entre 1000 et 1500 mg par jour. L’apport maximal tolérable (AMT) est fixé à 2300 mg par jour. Au-delà de cette limite supérieure, les risques pour la santé sont accrus. Les résultats de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2004 ont démontré que l’apport moyen en sodium des Canadiens se situe à 3400 mg par jour. Soit plus du double de l’apport quotidien nécessaire.
La réduction du sodium constitue une façon rentable et efficace de réduire l'incidence des maladies cardiovasculaires au Canada. En diminuant de 1 840 mg l’apport quotidien en sodium, on réduirait de 30% la prévalence de l’hypertension artérielle. Résultat ; 1 million de Canadien de moins seraient atteints de cette maladie. On réaliserait donc des économies de l’ordre de 430 millions de dollars en coûts directs liés aux soins de santé.
Ainsi, Santé Canada a mis plusieurs mesures en place afin de remédier à nos apports excessifs en sel. Parmi ces mesures, le Canada force la main à l’industrie alimentaire en obligeant une réduction graduelle du sodium ajouté aux aliments préparés. L’industrie a jusqu’en 2016 pour actualiser la baisse.
Et nous, que pouvons-nous faire? Deux actions concrètes peuvent considérablement diminuer notre apport quotidien en sel. Premièrement, comparer les denrées lors de l’achat et choisir la marque qui contient le moins de milligrammes de sodium par portion de référence. Deuxièmement, troquer les bouillons et fonds salés pour des légumes aromatiques tels que le poireau. On déculpe la saveur en dorant les poireaux tranchés dans un peu d’huile d’olive. Un truc savoureux pour créer un potage à faible teneur en sodium!
Bon appétit!